Intitulé « Le progrès des femmes dans le monde 2019-2020 : les familles dans un monde en changement », le rapport passe en revue la manière dont les transformations au sein des familles ont des répercussions sur les droits des femmes et révèle que la plupart des pays ont les moyens d’adopter des politiques favorables à la famille.
Les droits des
femmes ont progressé au cours des dernières décennies. Les familles à travers
le monde sont devenues un espace d’amour et de solidarité, mais aussi un lieu
où la violation des droits humains fondamentaux et les inégalités entre les
sexes perdurent, selon le nouveau rapport phare d’ONU Femmes « Le progrès des
femmes dans le monde 2019-2020 : les familles dans un monde en changement »
publié aujourd’hui.
« Nous constatons
que des efforts concertés sont entrepris partout dans le monde pour nier
l’action des femmes et leur droit de prendre leurs propres décisions, au nom de
la protection des "valeurs familiales”. Et pourtant, grâce aux recherches
effectuées et aux informations probantes recueillies, nous savons qu’il
n’existe aucune forme de famille “standard” et qu’il n’y en a jamais eu », a
déclaré Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d’ONU Femmes. « Ce rapport
vise à contrecarrer cette opposition en montrant que les familles, dans toute
leur diversité, peuvent être des promotrices cruciales de l’égalité des sexes,
à condition que les décideurs mettent en œuvre des politiques fondées sur les
conditions réelles dans lesquelles les personnes vivent aujourd’hui, avec les
droits des femmes comme élément central ».
Basé sur des
données au niveau mondial, une analyse innovante et des études de cas, le
rapport fait ressortir la diversité des familles qui existent à travers le
monde et fournit des recommandations solides visant à garantir que les lois et
les politiques soutiennent les familles d’aujourd’hui et répondent aux besoins
de tous leurs membres, surtout des femmes et des filles, accompagnées
d’analyses des coûts que leur mise en œuvre entraînerait.
Parmi les
tendances qui ont été observées, l’on peut noter les éléments suivants :
l’âge du mariage
a augmenté dans toutes les régions, alors que les taux de natalité ont baissé
et que les femmes bénéficient d’une autonomie économique accrue ;
globalement, un
peu plus d’un tiers des ménages est constitué de couples avec des enfants, et
les familles élargies (comportant notamment d’autres membres de la famille)
sont presque aussi courantes (27 pour cent) ;
la grande
majorité des familles monoparentales, qui représentent 8 pour cent des ménages,
sont gérées par des femmes : elles concilient souvent un travail rémunéré,
l’éducation des enfants et des travaux domestiques non rémunérés. Les familles
avec des conjoints du même sexe sont de plus en plus visibles dans toutes les
régions.
Comme le montre
le rapport, les familles peuvent être des lieux où sont dispensés des soins,
mais qui peuvent aussi générer des conflits, des inégalités et, trop souvent,
de la violence. Aujourd’hui encore, trois milliards de femmes et de filles
vivent dans des pays où le viol au sein d’un couple marié n’est pas
expressément considéré comme une infraction. Mais les injustices et les
violations prennent aussi d’autres formes. Dans un pays sur cinq, les filles
n’ont pas les mêmes droits d’héritage que les garçons, alors que dans d’autres
(19 au total) les femmes sont tenues par la loi d’obéir à leur mari. Environ un
tiers des femmes mariées vivant dans les pays en développement déclarent ne pas
avoir, ou à peine, leur mot à dire concernant leurs propres soins de santé.
Les femmes
continuent à entrer sur le marché du travail en grand nombre, mais le mariage
et la maternité diminuent leurs taux de participation à ce marché, ainsi que
les revenus et les avantages qui en découlent. À l’échelle mondiale, un peu
plus de la moitié des femmes mariées âgées de 25 à 54 ans font partie de la
population active, contre 96 pour cent des hommes. L’un des principaux facteurs
qui font subsister ces inégalités tient au fait que les femmes continuent à assurer
trois fois plus de soins et de travaux domestiques que les hommes, lorsque ces
soins et travaux ne peuvent être accomplis par des tiers à un coût abordable.
Le rapport jette
une lumière favorable sur la question du congé parental, à propos duquel l’apport
des pères augmente, surtout dans les pays où existent des incitations
particulières telles que les “quotas papa”, de par lesquels une partie non
transférable des congés de paternité sont accordés aux pères, qu’ils perdent
s’ils ne les utilisent pas.
Il met également
l’accent sur les défis auxquels sont confrontées les femmes et leurs familles
lorsqu’elles émigrent. La présence de réglementations injustes aboutit au fait
que certaines familles n’ont pas droit à une réunification, et qu’elles ne
peuvent souvent pas bénéficier des services publics. Lorsque le statut des
femmes émigrées est lié à celui de leurs partenaires, il peut s’avérer
difficile, voire impossible, pour elles de se soustraire à une relation
empreinte de violence.
Le rapport
appelle les responsables politiques, les activistes et les personnes de tous
les horizons à transformer les familles en des lieux où règnent l’égalité et la
justice, où les femmes peuvent exercer des choix et faire entendre leur voix,
et où elles bénéficient d’une sécurité physique et économique.
Parmi les
recommandations formulées dans le rapport pour y parvenir figurent notamment :
La modification
et la réforme des lois sur la famille permettant de garantir que les femmes
peuvent décider si elles souhaitent se marier, à quel moment et avec qui ; qui
offrent la possibilité de divorcer, si survient une telle nécessité ; et qui
donnent aux femmes un accès aux ressources familiales ;
La reconnaissance
de différents types de partenariat, pour protéger les droits des femmes dans
une cohabitation ou un partenariat avec une personne du même sexe ;
L’investissement
dans des services publics, surtout dans l’éducation et les soins de santé en
matière de procréation, afin que les choix de vie des femmes et des filles
soient élargis et qu’elles soient en mesure de prendre des décisions éclairées
sur les relations sexuelles et la procréation ;
La prise en
compte des congés parentaux payés, ainsi que de l’aide de l’État pour les soins
à apporter aux enfants et aux personnes âgées, dans l’élaboration de systèmes
sociaux complets pouvant contribuer à subvenir aux besoins des familles ;
La garantie de la
sécurité physique des femmes à travers l’application de lois et de politiques
visant à l’élimination de toutes les formes de violence à l’égard des femmes et
des filles, ainsi que la possibilité d’accéder à des services juridiques et à
des services de soutien aux victimes de violence.
Une analyse
réalisée pour ce rapport a permis de constater que la plupart des pays seraient
en mesure de mettre en œuvre un ensemble de politiques, y compris une aide
financière tout au long de la vie, des soins de santé, la dispense de soins aux
enfants et aux personnes âgées, dont les coûts représenteraient des montants
inférieurs à 5 pour cent du PIB.
S’assurer que les
familles soient un foyer où règnent l’égalité et la justice n’est pas seulement
un impératif moral, mais constitue un élément essentiel de la réalisation des
Objectifs de développement durable (ODD), le programme mondial le plus exhaustif
capable de garantir le progrès de l’humanité.
Fiche
d’information globale est accessibles ici.
Des fiches
d’information régionales instructives et des récits de changements portant sur
des initiatives de la société civile dans différents pays, accompagnés de sept
séries de données et de vidéos gratuites, sont disponibles ici.
Il est possible
d’organiser des interviews. À cet effet, mettez-vous en rapport avec
[email protected]
Suivez la
conférence de presse organisée pour le lancement du rapport le mardi 25 juin
2019 à 11 heures (HNE) (par webcast en direct sur ONU Femmes), ou consultez la
vidéo archivée sur UN Web TV.
HISTORIQUE :
La série de
rapports « Le progrès des femmes dans le monde », constituée d’enquêtes
thématiques périodiques sur les droits des femmes publiées depuis 2000, vise à
inciter à des changements dans les lois, les politiques et les programmes, afin
que soit créé un cadre propice à la réalisation des droits des femmes.
Le rapport « Le progrès des femmes dans le monde 2019-2020 » coïncide avec la sortie de la campagne « Génération Égalité : Pour les droits des femmes et un futur égalitaire » d’ONU Femmes dans le cadre de la célébration du 25e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing de 1995, considéré comme l’un des programmes mondiaux les plus visionnaires en faveur de l’autonomisation des femmes et des filles. Malgré certains progrès, de nombreux défis relatifs aux droits des femmes restent à surmonter.
d’ONU Femmes
0 Comments